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Il s'agira de parler d'une micro histoire dans une macro histoire en convoquant Mark Fisher et les années 90. Il s'agira de parler du colonialisme, de la fin du capitalisme et de rêver l'avenir".

 

 

 

Conception, écriture et performance : Nelson Irsapoullé

Accompagnement à la mise en scène : Adina Secretan

Accompagnement Jeu : Latifa Djerdi

Coach Stand up : Jo Gustin

Scénographie : Sol Pagliai

Création Sonore : Frédérique Jarabo

Création Lumière : Annely Steiner

Costume : Chiara Petrini

Administration : Ars Lona 

Coproduction : TU-Théâtre de l'Usine

La création.

 

La création est un chaos. La création est un combat. La création vient avec ses gonges et ses syncopes. La création aime les récits. Les grands fonds, les ressacs, les brassées d’écumes et autant ce qui surgit que ce qui sombre. La création aime autant ce qui surgit que ce qui sombre. La création est un combat, la création est un chaos. 

Tout se fond entre cette mer et cette terre. 

La voix indispensable, le corps au rythme cassé, la pensée archipélique, l’écho monde qui parle indistinctement.

Quelle augure de délasser le nid où sont masser les mots!

Pipiri, c’est un morceau de terre sur un vaisseau de paradis.

Ah! Frégates, navires! Oiseaux, Zoisos, où sont aller les tires d’ailes?

Mots d’îles, mots de continents, mots de cité.

Frayons mots! 

Et que pays Zoutes Patiente,

Et demeure les lis sauvages, les boucanés, las marrons.

Manifestez le monde. 

Déroulez les paroles errances. 

OH! Improbable!

Les grands chaos sont sur la place, les grands marrons des nuages. 

Flamboyants!

Les grands chaos s’en sont venus. 

«  Nous avons faim, nous sentons la soif »

Le langage de l’eau n’est perçu qu’en écho.

Un esprit s’acharne en geste d’imploration. 

«  Mon corps aimé, mon corps aimé au langage qui fume, mon corps aimé noyé d’écho, enseigne leur l’odeur du mimosa, le goût du fruit, la fumée de l’encens. Mon corps, ton âme, nos coeurs, tes yeux ont trouvé paupières pour coudre des mots conteurs. »

 

Conteur a trouvé son destin, au bord d’un nuage seul. Il livre ses paroles d’au loin. Conteur va parler la rivière lézarde retrouvé. Conteur parle les mots macros de l’histoire micro d’un pays d’îles. Conteur parle l’histoire de l’histoire dans l’histoire de l’histoire pour dire l’en aller des autres et de lui. Conteur est parleur de rien pas grand chose.

Il dit «  je ne dis pas pour toi, ni pour nos yeux sans face ni mémoire, mais pour à jour demain courant, pour géographie souterraine qui donne force à l’étendue du monde, pour ne plus craindre les profondeurs. » 

 

On dira que conteur est fou, ou génial, super, super génial, charmant, mais on ne le prendra pas comme époux pour autant »

 

Conteur est là, tout au Sud de l’imaginaire, la parole émergente, qui déroule et oriente, détourne et désoriente. Conteur descend de son nuage, il s’extend, fouille sous les sables, les mangroves et les marécages pour trouver les mots et les histoires vacantes. Il sait que l’ordre des mots distrait le monde. Il sait que certains mots ne servent qu’à une fois. Il appelle sa pensée une pensée archipélique, un pensée non systématique, une pensée comme des continents qui s’archipélisent. Conteur est là pour raconter les histoires qui lézardent les histoires, où plusieurs parlent, en différents endroits , et en de multiples manières.

 

Inspiré et écrit à partir de :Édouard GLISSANT – Les Grands chaos (France Culture, 1995)

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